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24/06/2021

Film des manifestations de Dakar du 23 juin 2011


Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche à Dakar pour réclamer la criminalisation de l'homosexualité au Sénégal. 

Six jours après la journée mondiale contre l'homophobie, une manifestation sur le sujet a eu lieu ce dimanche 23 mai à Dakar, capitale du Sénégal. Mais les manifestants n'étaient pas là pour réclamer des droits pour les personnes LGBT ni dénoncer les LGBTphobies dans cet État de l'Afrique de l'Ouest, au contraire ils ont prôné la criminalisation de l'homosexualité, dans un pays où les rapports homosexuels sont déjà pénalisées. Leur mot d'ordre : que les peines encourues passent de 5 à 10 ans.

C'est le Rassemblement islamique du Sénégal qui a appelé à cette manifestation au nom "des valeurs correctes", rapporte Africa News. À la tribune, l'homophobie est assumée. Ousmane Kouta, le représentant d'un groupe religieux étudiant, lance ainsi devant les centaines de personnes réunies que le Sénégal doit rester fidèle à ses "valeurs", c'est-à-dire selon lui : "Il est homophobe et le restera pour toujours". "Nous les tuerons ou nous les brûlerons vifs [les homos, ndlr]. Nous n'accepterons jamais l'homosexualité", renchérit Demba Dioup, un responsable municipal cité par le média africain. Selon les images de Senegal7, un drapeau LGBT a été brûlé lors de la manifestation.

Le président du Sénégal contre les droits LGBT

L'homophobie est telle dans le pays que le gouvernement sénégalais a assuré qu'il ne légaliserait jamais l'homosexualité"Il faut que les gens apprennent à respecter nos croyances et nos convictions. Au nom de quoi, l'homosexualité dépénalisée doit être une loi universelle ?", déclarait ainsi le président sénégalais, Macky Sall, en 2015. Une position qui n'a pas évolué depuis. "Les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie. Ceux qui ont une orientation sexuelle de leur choix ne font pas l’objet d’exclusion"affirmait-il encore en 2020.